Les malocclusions

Une malocclusion est une condition dysfonctionnelle qui se manifeste de plusieurs manières :

  • Par une mauvaise position des dents sur l’une des arcades dentaires, identifiable lors d’un examen clinique de l’occlusion, d’une analyse des modèles en plâtre ou par l’étude de radiographies, entre autres.
  • Par une mauvaise relation posturale entre les deux mâchoires, que ce soit en position statique (comme une occlusion volontaire, c’est-à-dire lorsque les mâchoires sont serrées, ou en position de repos physiologique des mâchoires) ou lors de mouvements dynamiques (analyse par vidéographie numérique de la mastication, de la phonation ou de la déglutition salivaire, etc.).

Les malocclusions les plus courantes incluent le manque d’espace, se manifestant notamment par un encombrement dentaire, ainsi que le décalage entre les mâchoires, avec des dents supérieures antérieures qui dépassent excessivement celles du bas, soit vers l’avant, soit vers l’arrière.

En orthodontie, un système de classification est utilisé pour différencier et décrire les différents types de malocclusions, principalement basé sur les relations entre les canines et les molaires, avec souvent comme référence la base du crâne.

les causes des malocclusions (étiologie)

L’étiologie des malocclusions est très souvent multifactorielle :

  • Les facteurs  héréditaire ou génétique occupent une place prépondérante (C’est ce qui explique que l’on rencontre souvent des problèmes similaires chez les membres d’une même famille). Exemples de problèmes d’origine héréditaire sont : le manque ou l’excédent d’espace ; des dents absentes ; ou une mâchoire inférieure en position trop avancée (exemple cas N°1).
  • Aux facteurs génétiques s’ajoutent les facteurs environnementauxdans lesquels on peut inclure l’ensemble des éléments fonctionnels, dysfonctionnels dites atypiques ainsi que les événements accidentels :

1.  Les éléments fonctionnels regroupent l’ensemble des fonctions de la sphère oro-faciale influant sur le développement des mâchoires et dont le déficit entraine l’apparition d’une malocclusion : exemple :

  • L’obstruction des voix nasales peut entrainer un déficit de croissance de la mâchoire supérieure aussi bien transversal que antéro-postérieur ;
  • Une posture linguale basse (frein lingual court ou autres) peut favoriser une croissance excessive de la mâchoire inférieure ; etc…

2.  Les éléments dysfonctionnels sont des facteurs acquis et qui peuvent exercer suffisamment de force pour entrainer une malocclusion plus au moins sévère selon la durée et l’intensité du stimulus ; exemple :7

  • Une succion de pousse ou de doigt pendant
  • une période assez longue (exemple cas N°2) ;
  • Utilisation trop prolongée de la tétine ;
  • Mauvaise posture linguale au repos, lors de l’élocution (la parole) ou la déglutition ; etc….

Cas N°1 :

Cas N°2 :

En définitif, il est très difficile de déterminer avec exactitude le degré d’implication de chacun de ses éléments dans l’apparition d’une malocclusion vue leur imbrication et leur liaison très étroite. Ces multitudes de variables peuvent avoir une influence différente selon les cas, ainsi, le schéma thérapeutique doit intégrer impérativement le rétablissement physiologique des fonctions oro-faciale

Conséquences potentielles d’une malocclusion

Les conséquences potentielles occasionnées par une malocclusion peuvent être divers. Elles peuvent être d’apparition rapide ou s’inscrire dans un processus à plus long terme, pouvant être handicapantes dans certains cas ou sans conséquences majeures avant plusieurs années.        

       Voici quelques problèmes souvent associés à la présence de malocclusions :

  •     Esthétique : des dents chevauchées et mal placées sont souvent gênantes voir des fois handicapantes d’un point de vue esthétique et peuvent affecter dans certaines mesures l’intégration sociale ou professionnelle.
  •     Fonctionnel : plus une malocclusion est sévère, plus il est possible qu’elle affecte les fonctions oro-faciales :
  1. Mastication : il est plus difficile de mastiquer convenablement avec des dents qui ne sont pas convenablement placées et qui ne présentent pas un bon engrènement.
  2. Elocution : des malocclusions sévères comme un décalage squelettique important ou les béances antérieures peuvent rendre difficile la prononciation et affecter de ce fait le langage.
  3. Problèmes articulaires : les malpositions dentaires influencent le fonctionnement des mâchoires et pourraient contribuer à l’apparition de désordres aux articulations temporo-mandibulaires.
  4. Respiration : une mâchoire supérieure trop étroite peu affecter le passage de l’air dans les voies aérifères supérieures avec parfois des conséquences pouvant affecter l’ensemble des autres fonctions de la sphère oro-facial ainsi que le développement de la face.
  5. Usure des dents : les chevauchements dentaires peuvent faire que les dents ne se touchent pas convenablement pendant les différentes fonctions et entrainer de ce fait, leur usure prématurée.
  • Hygiène bucco-dentaire :des dents chevauchées sont plus difficiles à nettoyer pouvant ainsi favoriser l’accumulation de plaque dentaire, ce qui peut causer l’apparition de caries dentaires et d’inflammation gingivale pouvant affectée à plus long terme l’os support de la dent.
  • Croissance et développement des maxillaires :certaines malocclusions peuvent être à l’origine de latéro-déviation, de pro-glissement ou de rétroposition fonctionnel qui, non intercepter, peut entraîner l’apparition de décalage squelettique important entre les bases osseuses.

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